Assemblée générale 2016

Publié : 12.07.2016
AG 2016

Du concept de «désinstitutionalisation» vers la réalité d’une «réinstitutionalisation» co-élaborée…

À l’image de bon nombre d’organisations sociales se vouant à l’accompagnement de personnes en situation de handicap, l’APEMH, à la veille de son cinquantième anniversaire, s’est lancée le défi d’optimiser les quatre principes de la personnalisation, de l’auto-détermination, de l’inclusion et de la qualité de vie.

 

Afin de faire face à ces défis, il s’est développé en Europe un mouvement de désinstitutionalisation, considéré comme étant le garant des libertés fondamentales et le levier pour la réalisation d’une société inclusive.

 

 

La désinstitutionalisation ? Voilà un terme anxiogène et, malheureusement, porteur de malentendus. En effet, dans la philosophie de l’APEMH, ce terme ne doit pas se traduire par une politique de fermeture des établissements, institutions et Ateliers Protégés, mais devrait plutôt être synonyme d’une approche globale, renouvelée de l’accompagnement des personnes en situation de handicap conduisant à ouvrir la société aux personnes visées.

 

Il ne doit donc nullement s’agir de sortir les gens des institutions et établissements, mais plutôt de créer, au sein de nos modèles organisationnels, un processus visant à aider les gens à reconquérir le contrôle de leur vie et mettant à disposition un éventail souple d’aides et de soutiens permettant à toute personne de vivre sa vie comme elle l’entend, mais avec les formes d’accompagnement et de protection nécessaires.

 

Aux yeux de l’APEMH cette politique de désinstitutionalisation devrait plutôt être une politique d’évolution sociale visant à promouvoir l’autonomie, le libre choix, l’auto-détermination et le respect des droits de chacun. Elle doit être une politique reposant sur une meilleure prise en considération des souhaits des personnes en situation de handicap, une politique permettant de leur rendre le pilotage de leur vie. Cette vue rend forcément nécessaire une conception renouvelée des modes d’accompagnement.

 

Ainsi, au sein de l’APEMH, nous aimerions remplacer le terme équivoque de la désinstitutionalisation par le concept de la réinstitutionalisation : c’est à dire, répétons-le, qu’il ne s’agit en aucun cas d’une mise à mort des institutions et établissements, mais bien d’une opportunité nous permettant de transformer nos pratiques, de mettre en mouvement notre organisation, de nous adapter aux contextes d’aujourd’hui et d’élaborer de nouvelles stratégies, de nouvelles façons de faire afin de redéfinir l’utilité de nos institutions et établissements.

 

Pour nous tous, l’idée du « faire ensemble » constitue le « Leitmotiv » de nos approches récentes : nos institutions ne sont donc nullement des lieux de vie où les personnes sont isolées, soumises à la ségrégation et non autorisées à exercer le contrôle de leur propre vie respectivement à prendre leurs décisions au quotidien, mais bien plutôt des « laboratoires » du vivre ensemble, des lieux où s’expérimentent de nouvelles formes de cohabitation servant l’expérience collective dans le but de permettre une ré-appropriation par chacun de son destin !

 

N’oublions pas de signaler que cette approche, la réalisation de l’idée de la réinstitutionalisation, doit forcément passer par la formation de l’ensemble des acteurs, des formations d’ailleurs en plein cours de réalisation, via l’UFEP, au sein de nos institutions. La participation à des projets rénovateurs devant aboutir à une meilleure co-élaboration et une encore plus grande collaboration pour l’avenir !

 

Accéder au rapport d’activités 2015-2016

Article Tageblatt – 12.07.2016

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